Chômage et finances publiques: une question de priorités
xxxL’on nous annonce en grande pompe que les chiffres du chômage baissent. Le taux de chômage serait passé sous la barre des 9 %, ce qui n’était plus arrivé depuis 2002.
Un scepticisme mesquin pourrait nous envahir tant les manipulations sont courantes en ce domaine et les officines institutionnelles aux ordres des politiciens en place. Récemment c’est encore l’Insee qui à demi-mot faisait son mea culpa concernant les statistiques de l’immigration qu’elle avait sous-estimées en 1999.
En leur accordant le bénéfice du doute et n’étant pas partisans d’une « politique du pire », l’on ne peut que se réjouir d’une amélioration de la situation sociale d’une partie de nos compatriotes et donc de la France.
xxxMais c’est ici qu’intervient une autre donnée : baisse du chômage oui, mais à quel prix ?
Le troisième volet du plan Villepin pour tenter d’approcher la barre des 8% comprend la suppression des dernières cotisations patronales de Sécurité sociale au niveau du SMIC pour les entreprises de moins de 20 salariés. Outre le fait que cette mesure - qui au demeurant va dans le bon sens- risque d’encourager les patrons à n’employer qu’au SMIC ou à ne pas dépasser les 20 salariés, ce nouvel allègement a un coût qu’il faut bien financer ; d’autant qu’il devrait être accompagné d’autres mesures coûteuses telles que l’augmentation de la prime pour l’emploi dont l’efficacité a d’ailleurs étaient remises en cause à plusieurs reprises par la Cour des comptes.
xxxOr, comme le rappelait un sénateur de la commission des finances, il n’y a PAS DE CAGNOTTE quand un budget est déficitaire de près de 50 milliards d’euros*, et le redressement des finances publiques est toujours censé, depuis le rapport Pebereau de 2005, faire partie des « priorités absolues » du gouvernement.
xxxReste à savoir comment ce régime reposant sur l’élection au suffrage universel et donc entièrement soumis aux pressions partisanes et aux urgences électoralistes, pourra concilier et gérer à long terme ces différentes « priorités » qu’il s’est lui-même fixé.
* Depuis 1975, aucun budget de l’Etat n’a été voté à l’équilibre ; autrement dit nous accumulons les déficits chaque année depuis 30 ans.
3 Comments:
bravo pour cette brillante analyse!
Merci de poser le probleme avec tant de pragmatisme et de clarté.
De qui provient cet article ? Lutter contre l ultra libéralisme est uen chose, tenir des propos demagogiques dignent de nos amis de L.O ca me fait grandement peur.
Revoyez ce qu est uen feuille de salaire, la sécu est un gouffre, inutile, conteux, et innefficace. Pitié que l AF sache saisir les enjeux de la crise à venir concerant la sécu, et qu elle cesse de se tenir à un simple discours contestataire !
El Babounet
Je ne comprends pas bien le fond de votre intervention. Cette article avait pour but de démontrer que sous un régime démocratique il est particulièrement difficile de concilier l'ensemble des données économiques et sociales puisque nos dirigeants ne peuvent tenir de politique de long terme débarassée de toute démagogie (justement..) tout obnubilés qu'ils sont par les élections.
En l'occurrence personne n'a dit que notre système de protection sociale était un modèle du genre. Les comptes sociaux sont régulièrement déficitaires et in fine, c'est l'Etat qui compense ces déficits (cf. les différentes "reprises" de la dette sociale gérée en théorie indépendamment par la Caisse d'Amortissement de la Dette Sociale).
Croyez-moi nous avons bien conscience de l'urgence des réformes à effectuer en ce domaine!
PV.
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